Chapitre 8. J'ai l'feu

On a jugé mon tacot encore assez fiable pour faire la route Québec-Montréal. On est parti vendredi soir, après souper, afin d’arriver à temps à Montréal pour voir des feux d’artifices de la fête du Canada. On s’est rendu directement au Mont-Royal. On s’est trouvé un petit spot tranquille (pas facile !), avec une belle vue sur le centre-ville. On s’était amené une couverture, une lampe de poche, des chips, du champagne et des verres. C’était du vrai champagne, pas du vin mousseux ; ce qu’on soulignait en valait la peine ! Par contre, question d’économie, c’était une demi-bouteille. On allait pas se saouler avec ça. Les chips avec le champagne, je sais que ça faisait un peu cheap, mais on aimait tellement ça. J’étais un peu inquiet que le voyage ait trop brassé la bouteille de champagne et que l’on en aurait plus sur nos vêtements que dans le gorgoton. Mais, dans notre état, ça n’aurait pas causé de drame, juste une anecdote de plus. À 10 heures précises, sachant que les feux d’artifices étaient sur le point d’être déclenchés, j’ai ouvert la bouteille d’un beau pop ! Je m’en faisais pour rien, le bouchon a fait un vol plané sans blesser personne, et le contenu de la bouteille est resté bien en place. Le pop de ma bouteille a été suivi presqu’immédiatement d’un autre pop, à proximité, provenant du premier pétard de la soirée. Comme si j’avais donné le signal de départ ! D’autres pop ont suivi, à gauche, à droite. De là où on était, on pouvait voir au moins quatre différents feux. Certains sur la rive-sud que l’on devinait à peine. La soirée était superbe et Catherine était ravie. On était les rois du monde ! Comme dans Titanic. Moi qui n’aime pas particulièrement le champagne, je lui ai trouvé un goût plutôt intéressant, dans l’euphorie du moment. Nos deux petites coupes chacun n’ont pas fait long feu (dans le sens de feu d’artifice, la pognez-vous ?). Le baiser suivant, lui par contre, n’était pas piqué des vers, question durée et qualité. Il ne fallait pas rentrer trop tard puisque l’on devait coucher chez mes parents. Comme les feux étaient terminés, on pouvait y aller et en profiter pour faire un détour vers un bar laitier. Je ne crois pas que j’avais jamais été aussi heureux de toute ma vie !

Évidemment, chez mes parents, pas question de coucher dans la même chambre. J’espérais bien que notre annonce du lendemain allait changer les choses une fois pour toutes.

On a fait l’annonce autour du déjeuner. Tout le monde semblait ravi. On a évidemment pas expliqué tout de suite que l’on ferait ça à notre façon, mais il a fallu y venir assez tôt, ma mère demandant sans arrêt dans quelle église on allait faire ça. Ça a créé un petit froid, le temps d’un instant, et puis on a oublié ça, et on s’est remis à célébrer ce grand événement. En tout cas, mes parents ne posaient plus du tout de questions par rapport aux modalités du mariage, ils avaient bien trop peur de ce que je pourrais leur répondre. Ma mère devait tout de même être soulagée que l’on ne se marie pas dans une autre religion. Catherine a appelé ses parents, j’ai appelé mes sœurs. Tout le monde était content, et tout le monde était disponible le 15 juillet; ou ils allaient s’arranger pour l’être. Le sablier pouvait donc officiellement être retourné, le décompte était en marche !

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