Chapitre 8. 26 juin 2006

Le lendemain, Catherine est arrivée vers 8 heures. Elle avait l’air encore plus inquiet qu’hier. J’avais encore du pain sur la planche pour sauver les meubles. J’avais confiance cependant.

-Et puis, tu me crois maintenant ?

-Oui, je te crois, mais je te trouve pas mal con. Stéphanie ne prend pas ça si mal cependant, c’est ce que ses amies m’ont dit. Elle est déçue, mais elle est déjà en train de planifier qui sera sa prochaine cible semble-t-il.

La chronologie ne semblait pas prendre beaucoup d’importance dans le récit, alors il semblait que je m’en sois tiré. Stéphanie n’avait pas joué la comédie hier, elle n’était pas bouleversée par ma décision. C’était une bonne chose dans un sens, mais dans un autre, mon orgueil se sentait un peu blessé. Il le méritait bien après tout, il avait juste à ne pas s’être enflé autant.

-Tant mieux pour Stéphanie, mais ce n’est pas elle qui m’intéresse en ce moment.

-Je m’excuse d’avoir douté de toi Jeff. Je suis pas mal déçue de ma réaction. J’ai été tout simplement jalouse. Je me demande sérieusement si je suis prête pour le mariage, j’en doute beaucoup.

-De quoi tu parles ? Tu avais toutes les raisons d’être jalouse. Ça méritait des explications de ma part. Tu les as eues et maintenant c’est tout ! On a pas besoin de se culpabiliser pour ça.

-Mais tu ne comprends pas. La période de pause, c’était pour s’assurer que l’on soit prêt pour le mariage. Maintenant, je ne suis pas du tout certaine que je sois prête. La jalousie est un très grave défaut. Il va falloir que je corrige ça avant de m’engager.

Là, j’ai commencé à pogner un petit peu les nerfs. J’avais chaud aux tempes et j’essayais de me contrôler. Je n’allais quand même pas perdre Catherine parce qu’elle se sentait coupable de se fâcher quand je fais des conneries !

-Là, ça va suffire ! S’il faut absolument être certain avant de faire quoi que ce soit, on ne fera rien du tout. Il y en a toujours des risques. S’ils sont mesurés, si le gain potentiel dépasse les risques, alors on y va ! Si tu attends d’être certaine, tu vas attendre longtemps. Fais comme ma vieille tante, entre chez les sœurs et maries-toi avec Dieu ! Avec lui, tu vas être sûre. En plus de ça, dans ce cas-là, c’est moi qui prends le risque, c’est toi qui a ce si vilain défaut. Laisse moi décider si je veux le prendre ou pas, ce risque. Moi, je te dis que je veux le prendre, ce risque. J’en ai plein de défauts moi aussi, alors on ne va pas commencer à faire un concours pour savoir celui qui en a le plus. Moi je les aime tes défauts ! Je t’aime ciboire !

J’étais vraiment en feu. Pendant ma tirade, je voyais une petite étincelle s’allumer dans les yeux de Catherine, elle avait l’air d’aimer ça me voir de même la petite bonyenne ! Même si ça semblait tourner en ma faveur, j’étais vraiment plus capable de m’arrêter. L’adrénaline était sortie et il fallait la consumer.

-Calme-toi Jeff, je comprends ce que tu dis. On a encore quelques jours avant la fin de la pause pour tout régler ça.

-Parle-moi pas du tabarnak de break, je le déclare fini le tabarnak de break ! Je n’en peux plus du tabarnak de break ! Je t’aime, tu m’aimes, on s’aime, on se marie ! Pas besoin d’un break pour comprendre ça !

Elle est partie à rire en disant de manière exagérée :

-Tabarnak !

-C’est pas drôle Catherine, tu m’as mis sur le gros nerf.

-Maudit que je t’aime quand tu te bats pour moi ! Je commençais à croire que tu étais effectivement un peu mou. Finalement, c’est pas du tout le cas !

Et on s’est embrassés passionnément. C’est un autre excellent moyen de brûler un surplus d’adrénaline. Je ne conterai pas la suite, c’est personnel. Mais disons que ça confirmait que le break était enfin fini, on allait se marier.

En écrivant le compte-rendu d’aujourd’hui, j’ai décidé que je finirais ce récit avec l’annonce de notre mariage à ma famille, soit le 1er juillet. On venait de décider de descendre à Montréal pendant cette fin de semaine et d’en faire l’annonce.

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